L’UNAF rencontre le Président de la République

Représentant officiellement l’ensemble des familles françaises et étrangères vivant en France, l’UNAF a été reçue à l’Elysée par le Président de la République. Cette rencontre a permis à l’UNAF de réaffirmer son rôle d’interlocuteur des pouvoirs publics sur toutes les politiques publiques concernant les familles, et d’aborder plusieurs sujets de fond.
Pour une politique familiale forte, efficace et durable
François Fondard, Président de l’UNAF, a rappelé les qualités et l’efficacité de la politique familiale globale et universelle qui se traduit à la fois par une démographie dynamique et par un fort taux d’activité des femmes. Toutefois, au plus près du terrain grâce à son réseau associatif, l’UNAF constate chaque jour l’urgence des besoins des familles, notamment en matière de logement, d’emploi et de jeunesse. La tension sur la charge de travail dans les CAF, soulignée devant le Président de la République, en est également le symptôme.
Le Président de la République estime que la réussite de la politique familiale repose sur « une combinaison entre allocations et équipements » et sur une « grande liberté » laissée aux familles, selon ses propres termes : « Liberté de travailler ou de suspendre son activité, liberté de choisir son mode d’accueil collectif ou individuel (pour la petite enfance), liberté de choisir la composition de sa famille ».
Malgré le pessimisme ambiant, le Président de la République observe chez nos concitoyens une volonté de concrétiser leur désir d’enfant et de projet familial tout au long de leur vie.
Selon lui, la réussite de notre politique familiale, qui est enviée en Europe, ne saurait être remise en cause. Rappelant qu’il souhaite une évaluation de la politique familiale, il a indiqué que cet exercice ne devait pas conduire à altérer les raisons du succès de cette politique, au risque sinon, d’en payer un coût élevé dans l’avenir. Il considère en effet que les résultats positifs de la politique familiale garantissent le paiement des retraites.
Le Président de la République s’est engagé à associer étroitement l’UNAF à l’évaluation de cette politique qui sera menée au sein du Haut Conseil de la Famille. A cette occasion, il a confirmé la présidence de cette instance par le Premier Ministre, et annoncé que ce dernier réunirait le Haut Conseil de la Famille, dans sa nouvelle composition, début février.
S’agissant des discussions en cours avec les partenaires sociaux, l’UNAF a réitéré sa demande d’être associée aux réflexions menées sur les questions de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, de retraites et de congés familiaux.
Sur les réformes du mariage et de la filiation
Sur le projet de loi en cours, l’UNAF a regretté l’absence d’une véritable concertation en amont. Elle a rappelé sa préférence majoritaire pour une union civile qui permettrait d’accorder une reconnaissance et de nouveaux droits aux couples de personnes de même sexe, sans bouleverser les droits pour tous. Elle a réaffirmé ses réserves sur l’ouverture à la filiation et son opposition à l’accès à une adoption plénière, à la Procréation médicalement assistée (PMA) et à la Gestation pour autrui (GPA).
S’agissant de la suppression des termes « père et mère » dans les codes, le Président de la République a indiqué que l’UNAF avait convaincu sur la nécessité du maintien de ces termes dans la future loi.
Tout en confirmant sa volonté de voir cette loi adoptée, il a annoncé que l’UNAF sera associée à la rédaction des textes réglementaires qui seront pris en application de la future loi, notamment ceux relatifs à l’état civil.
Par ailleurs, le Président de la République a indiqué qu’un prochain projet de loi « famille » règlerait, selon lui, des « questions juridiques » :
- Interrogé par l’UNAF sur sa position concernant la PMA, il a répondu qu’il allait saisir le Comité consultatif national d’éthique à ce sujet.
- Sur la GPA, il a rappelé son opposition de principe. Il a soulevé le problème de la régularisation des enfants nés de GPA réalisées à l’étranger, considérant qu’elle reviendrait à légaliser cette pratique. Il s’interroge sur le fait de pouvoir ainsi accepter la « marchandisation d’un corps humain étranger », selon ses propres termes, alors qu’elle serait interdite en France.
- Sur la création d’un statut du beau-parent, le Président de la République a été attentif aux réserves formulées par l’UNAF et à sa préconisation de chercher des réponses en matière de délégation d’autorité parentale. Il s’est dit intéressé par des réponses « de consensus » permettant d’éviter les conflits au sein des familles.
Sur ce futur projet de loi, dont il n’a pas confirmé la date de présentation au Conseil des Ministres, le Président de la République a annoncé que l’UNAF sera associée à la concertation qui sera engagée avant sa présentation en Conseil des Ministres.
Enfin, le Président de la République a fait part de son souhait d’organiser, dès que possible, une remise des médailles de la famille à l’Elysée. Il a également accepté l’invitation de se rendre à la prochaine Assemblée générale de l’UNAF qui se tiendra les 22 et 23 juin prochains, concluant qu’il s’agira du bon cadre et de la bonne date pour parler de politique familiale.